Les 5 et 6 Novembre 2021, le Parlement Écossais accueillera le sommet international des législateurs pour parler de l’urgence climatique, sommet qui coïncide avec la COP26, la conférence des Nations Unies qui se tiendra à Glasgow. Ce briefing fournit aux délégués des informations générales sur le changement climatique en Écosse et est publié en Anglais, en Français et en Espagnol.
Les 5 et 6 Novembre 2021, le Parlement Écossais accueillera le sommet international des législateurs GLOBE pour parler de l’urgence climatique, sommet qui coïncide avec la COP26, la conférence des Nations Unies sur le climat. GLOBE International est un réseau de parlementaires interpartis dédié à améliorer la gouvernance pour le développement durable.
Le changement climatique s’est intensifié au niveau mondial, et les changements observés surviennent rapidement et sont sans précèdent depuis des milliers, voir des centaines de milliers d’années. Par exemple, depuis la révolution industrielle, l’augmentation du dioxyde de carbone et du méthane dans l’atmosphère dépasse de loin les changements naturels des 800 000 dernières années, au moins, détectés dans les carottes glaciaires. Le Secrétaire Général des Nations Unies a déclaré que l’urgence climatique était un "code rouge pour l’humanité".
La COP26 est le rassemblement le plus important sur le changement climatique depuis la COP de Paris en 2015, et où les discussions y sont considérées comme étant la dernière opportunité de tenir les engagements de maintenir l’augmentation de la température mondiale entre 1.5 et 2°C. Pour atteindre ce but, les emissions de gaz à effet de serre doivent être reduites par toutes les parties à travers tous les secteurs de la société et de l’economie.
L'Écosse était l’un des berceaux de la révolution industrielle et a énormément bénéficié des énergies fossiles. Il est donc important que l’Écosse assume une part équitable de responsabilité ainsi qu’un rôle de leader dans l’atténuation des effets du changement climatique. L’Écosse est également très bien placée, grâce à ses ressources naturelles et humaines favorables, pour atteindre la neutralité carbone.
Les impacts climatiques se sont déjà fait sentir en Écosse. Parmi eux les 10 années les plus chaudes enregistrées ont toutes eu lieu depuis 1997, une réduction de l’épaisseur de neige sur les plus hautes montagnes, l’élévation du niveau de la mer et de fortes précipitations plus fréquentes causant des inondations.
Une priorité clé de la COP26 est que toutes les parties préparent, communiquent et maintiennent leurs objectifs de réduction des émissions, connu sous le nom de contributions déterminées au niveau national. Elles doivent établir les efforts de chaque partie pour réduire les émissions, et devraient montrer une réduction progressive. Le gouvernement du Royaume Uni a publié la contribution déterminée au niveau national pour tout le Royaume Uni, et l’Écosse en a publié une indicative, qui reconnait le changement climatique comme étant une question de droits humains.
L’Écosse a l’obligation légale d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2045, avec des objectifs intermédiaires de 75% (2030) et 90% (2040); ces objectifs sont en accord avec les conseils scientifiques indépendants du Comité sur le changement climatique. Le plan sur le changement climatique est un plan de mise en œuvre mis à jour tous les cinq ans et qui établit les réductions d’émissions anticipées à travers huit secteurs clés. Le plan actuel va jusqu’à 2032, les politiques principales inclues :
Décarboniser les bus en Écosse et réduire de 20% le nombre de km parcourus en voiture en Écosse
Créer un million de logements à émission zéro en Écosse d’ici 2030
Soutenir les solutions naturelles, y compris investir dans la restauration des tourbières et la création de zones boisées.
Le Comité sur le changement climatique a clairement indiqué que les priorités clés doivent maintenant être de réduire les émissions de chaleur issues des bâtiments, du transport et de l’agriculture.
Les 5 et 6 Novembre 2021, le Parlement Écossais accueillera le sommet international des législateurs pour parler de l’urgence climatique, sommet qui coïncide avec la COP26, la conférence des Nations Unies (ONU) qui se tiendra à Glasgow. Le thème de l’évènement est intitulé "accélérer l’action pour le climat et mettre en œuvre une reprise qui soit écologique, équitable et résiliente", et est organisé par GLOBE International en partenariat avec le Parlement Écossais; Il fait partie d’un programme d’évènements plus élargi autour de la COP261.
GLOBE International est un réseau de parlementaires interpartis dédié à améliorer la gouvernance pour le développement durable. Fondé en 1992 par des personnes politiques des États-Unis, de l’Union européenne, de la Russie et du Japon, l’organisation comprend maintenant des législateurs de toutes les régions du globe, et a "une vue holistique des défis interconnectés concernant la durabilité et cherche des solutions collaboratives interpartis dans l’intérêt du public"2.
Ce briefing fournit aux délégués des informations générales sur le changement climatique en Écosse, y compris les impacts, les atténuation et l’adaptation.
Il est publié dans les langues de travail des Nations Unies : l’Anglais, le Français et l’Espagnol.
Le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a récemment publié son sixième rapport d’évaluation (AR6) qui a clairement indiqué que le changement climatique était étendu, rapide et qu’il s’intensifiait. Il a déclaré12:
Un grand nombre de changements climatiques que l’on observe sont sans précédent depuis des milliers, voire des centaines de milliers d’années, et certains des changements déjà enclenchés – comme l’élévation continue du niveau de la mer – sont irréversibles sur plus de centaines ou de milliers d’années.
Les informations clés inclues :
"Un degré de confiance élevé" qu’en 2019, les concentrations de dioxydes de carbone dans l’atmosphère (CO₂) étaient plus élevées qu’à n’importe quel moment sur au moins 2 millions d’années, et "un degré de confiance très élevé" que les concentrations de methane (CH₄) étaient plus élevées qu’à n’importe quel moment au cours des 800 000 dernières années
"Un degré de confiance très élevé" que depuis la revolution industrielle, les augmentations de concentrations de CO₂ (47%) et de CH₄ (156%) dépassent de loin les changements naturels multimillénaires entre les périodes glaciaires et interglaciaires au cours des 800 000 dernières années au moins.
"Un degré de confiance élevé" que la température à la surface du globe a augmenté plus vite depuis 1970 que durant toute autre période de 50 ans au cours des 2000 dernières années au moins.
Le Secrétaire Général des Nations Unies António Guterres a résumé ces conclusions en les qualifiant de "code rouge pour l’humanité"3:
Les signaux d’alarme sont assourdissants, et les preuves sont irréfutables : les émissions de gaz à effet de serre générées par la combustion d’énergies fossiles et la déforestation étouffent notre planète et mettent des milliards de personnes en danger immédiat. Le réchauffement mondial affecte chaque région du globe et beaucoup de changement deviennent irréversibles.
La convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (UNFCCC) est guidée par le GIEC et cherche a "stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère à un niveau empêchant une interférence anthropogénique dangereuse avec le système climatique". Elle a été ratifiée par 196 États (dont le Royaume Uni) qui constituent les "parties" à la convention, et se réunissent annuellement à la Conférence des parties (COP).
La COP26 est le rassemblement le plus important sur le changement climatique depuis la COP de Paris en 2015, et où les discussions sont considérées comme étant la dernière opportunité de tenir les engagements de maintenir l’augmentation de la température mondiale entre 1.5 et 2°C. La COP26 offre une opportunité crutiale d’examiner comment la reprise post COVID peut être mise en oeuvre de manière équitable, resiliente et écologique. Pour atteindre ces objectifs de température, les émissions de GES doivent être réduites par toutes les parties à travers tous les secteurs de la société et de l’économie.
Les briefings de SPICe (le Centre d’Information du Parlement Écossais) sur la COP26 – Une Introduction à la Conférence des Parties des Nations Unies et le Dossier d’Information sur le Changement Climatique fournissent de plus amples informations.
À la fin des années 1700, l’ingénieurÉcossais James Watt mettait au point la technologie de la vapeur et inventait un moteur qui pouvait faire fonctionner les machines d’une usine à partir du charbon. C’était le début d’un processus d’industrialisation qui a eu un profond impact sur l’Écosse et la planète. Les ingénieurs et les commerçants profitèrent de la richesse naturelle de l’Écosse, et la révolution industrielle coïncida avec une période d’accomplissements scientifiques et intellectuels et de croissance économique, que l’on a appelé les Lumières Écossaises (de 1750 à 1900 environ). L’économiste et philosophe Écossais Adam Smith fut un personnage clé des Lumières et est connu comme étant "le père du capitalisme moderne" 1234.
Ces inventions, découvertes et idées trouvèrent des terrains fertiles dans le monde entier, et les Écossais se trouvèrent au cœur d’une vague de colonisation, de commerce et d’implantation qui a façonné une grande partie du monde occidental 46.
Le rôle de l’Écosse dans l’industrialisation et l’exploitation des ressources naturelles a continué au cours du XXe et du XXIe siècle. Avec la découverte de pétrole et de gaz dans la mer du Nord (à la fin des années 1960) la ville d’Aberdeen est maintenant considérée comme la capitale Européenne du pétrole, l’énorme gisement pétrolier des Forties qui appartient à BP ayant commencé la production dans le milieu des années 1970. Une décennie plus tard 100 installations produisaient des millions de barils de pétrole par jour. Au début des années 1980, la Grande Bretagne était un exportateur net de pétrole, et dans les années 1990, un exportateur net de gaz. La production a augmenté et a atteint son maximum au début du XXIe siècle. La mer du Nord est maintenant considérée "à maturité" et décline lentement7.
À travers le monde, l’exploitation des ressources naturelles et la combustion d’énergies fossiles ont permis de générer de grandes richesses et d’améliorer certaines conditions de vie. Les conséquences négatives ont été également considérables, et maintenant l’émission de GES dans l’atmosphère depuis la révolution industrielle cause des changements climatiques irréversibles, dont les impacts mènent à l’augmentation des températures, l’augmentation des précipitations, l’élévation du niveau de la mer et à des inondations8. Ces impacts sont ressentis de manière disproportionnée par les pays en développement et les plus vulnérables de nos sociétés91011.
En réponse à une question sur "les effets catastrophiques" du changement climatique "sur les vies et l’environnement de ceux qui en ont fait le moins pour causer cela", le besoin de reconnaitre "la part équitable de responsabilité de l’Écosse dans un contexte mondial et historique", et le fait que nous continuons à "en tirer les bénéfices", l’ancien Secrétaire à l’Environnement, au Changement Climatique et à la Réforme Agraire du Gouvernement Écossais a déclaré 12:
L’Écosse était l’un des berceaux de la révolution industrielle. [...] Le changement climatique porte la marque de nos gros doigts sales, parce que dès le début nous en avons profité, bien que la vaste majorité de la population n’ait probablement pas énormément profité de la révolution industrielle – un petit nombre de riches individus en ont grandement bénéficié.
Le GIEC note également que "des réductions fortes et durables des émissions" de GES "limiteraient le changement climatique", et que, alors que "les bénéfices sur la qualité de l’air se feraient ressentir rapidement, il pourrait falloir de 20 à 30 ans avant de voir les températures mondiales se stabiliser"8. Avec les bonnes politiques et de la volonté politique, l’Écosse est bien placée pour aider à atteindre ces réductions d’émissions et pour de nombreuses décennies à venir.
En 1887, l’ingénieur électricien Écossais James Blyth construisit une éolienne horizontale (contrairement aux éoliennes verticales plus communes de nos jours) dotée de voiles en toile dans le comté du Aberdeenshire. Elle mesurait dix mètres de diamètre, emmagasinait l’électricité dans des batteries rudimentaires et fonctionna commercialement pendant 30 ans. Il s’intéressa également à l’énergie marémotrice et affirma que l’énergie renouvelable était une source d’énergie bien supérieure à celles des énergies fossiles et moins chère 1415. Depuis lors, et motivé par les inquiétudes sur le changement climatique, la sécurité de l’approvisionnement énergétique et son accessibilité en termes de coût, la nécessité d’avoir des sources d’énergies renouvelables et d’innover technologiquement n’a jamais été aussi grande.
Grâce à l’expertise technique acquise pendant des siècles d’exploitation d’énergies fossiles, de vents forts, de grandes marées et de hautes vagues (pour alimenter les turbines) ainsi qu’un terrain géologique favorable sous forme de gisements de pétroles épuisés (qui est la clé pour la capture et le stockage du carbone), et une capacité à stocker le carbone dans les sols et les arbres, l’Écosse possède les ressources naturelles et humaines pour réussir une "transition juste" vers la neutralité carbone et pour encourager les autres pays à faire de même16.
Par exemple, grâce à sa productivité éolienne et marémotrice, la zone située autour de Orkney dans les Shetlands et de l’archipel à l’ouest de l’Écosse, pourrait être en mesure de fournir 50% de la totalité des besoins énergétiques du Royaume Uni, c’est à dire non seulement l’électricité, mais remplacer le pétrole et le gaz et d’autres formes d’énergie. Les chiffres provisionnels pour 2020 indiquent que l’équivalent de 96% de la consommation électrique brute en Écosse provenait de sources renouvelables1618.
Les briefings de SPICe sur la Politique Énergétique, l’Environnement, et la Politique Rurale et d’Utilisation des Sols fournissent de plus amples informations.
Le GIEC publie des évaluations régionales en même temps que ces rapports principaux; la Fiche d’Information Régionale pour l’Europe et Adaptation Écosse décrivent certains des impacts attendus du changement climatique12:
"Un degré de confiance élevé" que, quelques soient les niveaux futurs du réchauffement mondial, les températures augmenteront dans toutes les régions de l’Europe à un rythme dépassant les changements de températures moyennes mondiales. Ceci signifie que le CO₂ présent dans l’atmosphère aura des conséquences, quelques soient les réductions d’émissions futures. Les dix années les plus chaudes enregistrées en Écosse ont toutes eu lieu depuis 1997.
"Un degré de confiance élevé " que la fréquence des vagues de froid et de gèle vont diminuer dans tous les cas de figure et tous les horizons de temps. Des hivers plus doux peuvent réduire l’endommagement des récoltes par le gel et prolonger la période de pousse et de récolte, cependant des hivers plus doux peuvent aussi avoir et ont des impacts négatifs comme l’augmentation de l’activité des animaux nuisibles, des maladies des récoltes, et de l’expansion d’espèces invasives et non endémiques. Le secteur des sports d’hiver en Écosse, estimé à 30 millions de livres sterling et fournissant plus de 600 emplois au sein des communautés rurales est susceptible d’être impacté. Depuis 1983 on a assisté à une réduction de 10 cm de l’épaisseur maximum de neige dans les Cairngorms, qui sont parmi les montagnes les plus hautes d’Écosse. Il est prévu que cette tendance continue avec la possibilité que certaines années d’ici 2080 il y ait très peu de neige au point les plus élevés.
"Un degré de confiance élevé" qu’il y aura une augmentation des précipitations en hiver en Europe du nord. Les projections indiquent une diminution en été en Méditerranée s’étendant en direction du nord. À des niveaux de réchauffement mondial dépassant 1.5°C, les projections indiquent une augmentation des précipitations extrêmes et des inondations dans toutes les régions sauf la Méditerranée. L’Écosse subit déjà une augmentation des précipitations, dont une proportion accrue provient d’évènements climatiques sévères. Les précipitations moyennes annuelles au cours de la dernière décennie (2010-2019) ont été 9% plus pluvieuses que la moyenne entre 1961-1990, avec des hivers 19% plus pluvieux. Les évènements météorologiques extrêmes, qui sont partis pour devenir plus commun à cause du changement climatique, ont des conséquences tragiques. Preuve en a été l’année dernière lorsqu’un train a déraillé près de Stonehaven après avoir heurté des débris causés par un glissement de terrain suite à de fortes pluies, tuant trois personnes et en blessant six autres. Les projections futures indiquent également que les inondations soudaines comme celles vues à Edimbourg cet été seront plus probables et plus fréquentes.
"Un degré de confiance élevé" que le niveau de la mer relatif s’élèvera dans toutes les régions d’Europe sauf la mer baltique, à un rythme approchant ou dépassant celui du niveau de la mer moyen mondial. Les projections indiquent que les changements continueront au-delà de 2100. Les évènements extrêmes affectant le niveau de la mer deviendront plus fréquents et plus intenses, causant une augmentation des inondations côtières. Le long des côtes sableuses, on assistera à un recul du littoral tout au long du XXIe siècle. Le niveau de la mer s’élève du à l’expansion de l’eau à cause des températures océaniques plus chaudes et de la fonte des glaciers, de la calotte glacière et des couches glaciaires. Selon les prédictions, la hausse du niveau de la mer augmentera la probabilité et la fréquence des inondations côtières et des érosions côtières. Le Gouvernement Écossais estime que 400 millions de livres sterling de richesses côtières seront menacés d’ici 2050.
Une priorité clé de la COP26 est la mise en œuvre complète de l’accords de Paris de 2015, qui demandent que toutes les parties préparent, communiquent et maintiennent leurs objectifs nationaux de réduction des GES. Appelées contributions déterminées au niveau national (CDN), elles doivent établir les efforts de chaque partie pour réduire leurs émissions au niveau national. On attend des CDN qu’elles démontrent une réduction progressive des GES, connu sous le nom de "mécanisme à cliquet". Auparavant, l’Écosse et le Royaume Uni faisaient partie des CDN conjointes avec l’UE, qui établissent les objectifs de réduction des émissions au niveau de l’UE. Le gouvernement du Royaume-Uni a publié des CDN pour tout le Royaume-Uni.
La contribution de l’Écosse à l’accord de Paris : Les Contributions indicatives déterminées au niveau national (CiDN) ont été publiées en juillet 2021. Elles "reconnaissent le changement climatique comme une question des droits humains", et indiquent1:
Le degré, l’étendue et la rapidité de la transformation requise et à laquelle l’Écosse s’est engagée, constituent des défis de taille, mais se contenter de moins serait décevoir nos populations et notre planète. Le but que nous nous fixons d’établir un cadre et des engagements sur l’atténuation et l’adaptation climatique de cette manière peut encourager l’apprentissage, l’ouverture et le travail collectif nécessaires à nous tous, car ensemble nous pouvons faire face à ces défis et avancer vers un avenir zéro net, plus équitable et plus durable.
Cette section résume les CiDN de l’Écosse; un rapport plus complet de l’approche de l’Écosse sur l’atténuation et l’adaptation au changement climatique est disponible auprès du SPICe dans la Fiche d’Information sur le Changement Climatique.
La Loi sur le Changement Climatique (Objectifs de Réduction des Émissions) (Écosse) de 2019 augmente de manière significative l’objectif de réduction de GES de l’Écosse (par rapport à la référence de 1990/1995) pour arriver à des émissions nettes zéro d’ici 2045i, avec des objectifs de réductions intermédiaires de:
56% d’ici 2020
75% d’ici 2030
90% d’ici 2040.
L’objectif zéro net est en phase avec les conseils scientifiques du CCC, comme il est indiqué dans leur rapport Zéro net – la contribution du Royaume Uni pour stopper le réchauffement climatique. Les CiDN se focalisent sur les objectifs 2030 et mettent en lumière le cadre suivant1:
Les objectifs annuels de réduction des émissions légalement contraignants pour chaque année jusqu’à 2045. À côté de ces objectifs, il existe un engagement fort pour mettre en œuvre une transition juste pour atteindre le zéro net, c’est à dire "réduire les émissions d’une façon équitable et façonner un avenir meilleur pour toutes les personnes – quelque soit là où elles vivent, ce qu’elles font où qui elles sont". La Commission pour une Transition Juste a publié son rapport final en Mars 2021; le Gouvernement Écossais a accepté toutes ses recommandations et a entrepris de développer des Plans pour une Transition Juste pour chaque secteur et chaque région.
Tous les objectifs règlementaires de l’Écosse portent sur l’ensemble de l’économie; y compris toutes les émissions territoriales de gaz à effet de serre et une bonne partie de ceux émanant du trafic aérien international et du transport maritime, ainsi que des extractions territoriales (y compris celles émanant du secteur de l’utilisation des sols). Le cadre règlementaire établit une position par défaut indiquant que les objectifs doivent être atteints par des actions nationales uniquement, sans utiliser les crédits compensatoires internationaux1.
Le cadre réglementaire de l’Écosse sur le changement climatique nécessite un plan de mise en œuvre stratégique pour atteindre les objectifs de réduction des émissions qui devra être publié au moins tous les cinq ans. Le Plan Actuel Sur le Changement Climatique établit les réductions d’émissions anticipées jusqu’à 2032 à travers huit secteurs clésii et est soutenu par un Projet de Stratégie d’Engagement Public. Les politiques principales inclues:
Supprimer progressivement le besoin en voiture et vans neufs essence ou diesel d’ici 2030 et réduire le nombre de kilomètres parcourus en voiture en Écosse de 20% d’ici 2030
Créer un million de logements à émission zéro en Écosse d’ici 2030
Encourager des solutions naturelles pour palier au changement climatique, en investissant dans le milieu naturel, la restauration des tourbières et la création de zones boisées
Encourager le développement des industries Écossaises de capture et de stockage de l’hydrogène et du carbone, et les technologies à émissions négatives
Décarboniser les bus Écossais et créer des « routes dynamiques » pour fournir un réseau de transport durable entre les villes.
Encourager la transformation des terrains inoccupés et à l’abandon pour qu’ils soient utilisés pour servir au maximum l’environnement et la communauté.
Établissement d’une banque nationale d’investissement écossaise avec pour mission principale de soutenir une transition juste vers le zéro net, ainsi que de développer de nouveaux marchés, des partenariats pour attirer des investissements supplémentaires, et chercher activement à stimuler les investissements dans l’économie Écossaise. Des initiatives clés parallèles inclues le plan d’investissements étrangers du Gouvernement Écossais et l’Accélérateur de Croissance Verte.
Se préparer pour et s’adapter aux changements climatiques "déjà enclenchés". Le Programme du Gouvernement Ecossais sur l’Adaptation au Changement Climatique établit les risques climatiques majeurs pour l’Écosse de manière étroitement liée aux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, et la façon dont on leur fait face. Le Gouvernement Écossais déclare qu’il "défend la justice climatique et promeut une approche àl’adaptation centrée sur les personnes et sur les droits humains"1.
Le développement international est encadrépar une "approche de justice climatique" à travers le Fonds Pour la Justice Climatique qui cherche à collaborer avec "les partenaires internationaux pour opérer un changement mondial de manière équitable et durable". L’Écosse co-préside actuellement la Coalition Under2, une communauté mondiale de 220 gouvernements nationaux et régionaux "engagés dans l’action climatique ambitieuse conformément à l’accord de Paris".
Comme indiqué précédemment, le Plan sur le Changement Climatique 2018 - 2032 du Gouvernement Écossais établit la trajectoire de l’Écosse, à travers huit secteurs clés, afin d’atteindre une réduction de 75% des GES d’ici 2030, et finalement arriver à des émissions nettes zéro d’ici 2045. Le plan représente une étape cruciale dans la trajectoire de l’Écosse vers le zéro net, puisqu’il comprend l’objectif intermédiaire de 2030, que les conseillers indépendants du Comité sur le Changement Climatique considèrent "extrêmement difficile, et peut-être infaisable" 1.
Les émissions de GES en Écosse ont diminué de moitié au cours des 30 dernières années, et devront encore diminuer de plus de moitié dans les onze années à venir pour réussir à s’approcher des objectifs nationaux, et contribuer à atteindre les objectifs du Royaume Uni et internationaux. Les émissions ont été particulièrement réduites dans les secteurs de l’électricité, de l’industrie et des déchets, mais moins dans les bâtiments, le transport et l’agriculture, et c’est dans ces secteurs que les "avancées difficiles" de la décarbonisation doivent être effectuées; ceci nécessitera un profond examen stratégique et coordonné de la part des parlementaires et à travers une multitude de portefeuilles.
Avant de s’accorder sur un programme de travail pour la nouvelle session parlementaire, le comité du Parlement Écossais du zéro net, de l’énergie et du transport (NZET) a récemment rassemblé des éléments probants de la part des parties prenantes et des experts sur les questions et les défis clés de leur portefeuille. Lord Deben, président du Comité sur le Changement Climatique, a déclaré que le Gouvernement Écossais devait maintenant2:
[...] réduire en priorité les émissions des bâtiments. [Avec] une série d’objectifs réglementaires, de cadres et de points critiques qui nous permettent de mieux comprendre comment l’Écosse compte décarboniser les bâtiments à travers le pays.
Une partie essentielle de la transition qui est manifestement absente actuellement est une feuille de route pour l’agriculture, qui jusqu’à maintenant a été réfractaire à la réduction des émissions.[...]
Une autre priorité est la stratégie de réduction des émissions des transports. Actuellement les transports sont le plus gros secteur d’émissions de l’économie écossaise. Le plan actualisé sur le changement climatique publié en début d’année, comprenait les grands engagements du gouvernement écossais pour réduire les émissions des transports en surface. Ceci reposera sur une série de politiques que nous n’avons pas encore vues [...]. Un aspect important de la transition est qu’elle ne peut pas simplement reposer sur les véhicules électriques.
Le Gouvernement Écossais a maintenant publié une Stratégie Pour le Chauffage dans les Bâtiments qui entreprend "un ambitieux programme d’investissement d’au moins 1.8 milliards de livres sterling au cours du mandat de ce parlement (2021-2026), ainsi qu’une allocation de 200 millions de livres pour des projets de chauffage et d’efficacité énergétique dans les logements sociaux" pendant la même période. La stratégie prend en compte l’objectif de réduction des émissions de l’Écosse d’ici 2030 et indique que3:
Cela signifie que la vaste majorité des 170 000 logements non alimentés en gaz qui utilisent des énergies fossiles à hautes émissions, ainsi que les au moins un million de logements qui utilisent le gaz de ville, doivent se convertir au chauffage à émission zéro. D’ici 2030, il nous faudra également convertir l’équivalent de 50 000 des biens industriels existant en Écosse.
En ce qui concerne le transport, le Ministre pour le Zéro Net, l’Énergie et le Transport a parlé de "l’engagement précurseur au niveau mondial du gouvernement écossais de réduire de 20% les kilomètres parcourus d’ici 2030" comme élément probant du NZET, et a confirmé que ceci devrait être "réalisé principalement par un changement des comportements", par "l'utilisation accrue des transports en commun et des déplacements actifs pour les trajets courts en particuliers, l'augmentation du télétravail et la diminution de l’utilisation de la voiture pour se rendre sur son lieu de travail" 4.
À ce jour, il n’existe pas de trajectoire claire pour la décarbonisation du secteur agricole. Un nombre de groupes de parties prenantes ont fait des recommandations et un ensemble de mesures préliminaires pour réduire les émissions de ce secteur doit être développé par la COP26. Un nouveau cadre de soutien à l’agriculture post-brexit doit être finalisé en 20245.